SAINTELYON 2011

Allez, je me lance dans le récit de ce week-end mémorable, attention, j’ai fait dans la version longue !

L’AVANT-COURSE
Vendredi soir :
Comme prévu, on se couche tard, peut-être un peu trop tout de même (+ de 1h du mat), après s’être décontracté autour de quelques bières et verres de vin, mais sans abus.
Samedi :
Grasse Mat, le midi… des pâtes, et à 16h00, après une sieste (sans vraiment dormir forcément çà cogite), direction Gerland où l’on retrouve Francky.
17h00-18h00 : trajet en bus jusqu’à St Etienne avec ambiance déconne chez La Ficelle.
18h00-23h00 : récup des dossards, pasta party, on rigole bien et on profite de l’ambiance « camp de réfugiés ». On a droit à une miss Ficelle, tout va bien.
On est vraiment super content d’être là ensemble, on savoure. C’est vraiment cool, pas trop de stress.
23h00 : on dépose les sacs et on file vers la ligne de départ qui se trouve à 15min de là, devant le Geoffroy-Guichard.
23h30 : Ce départ décalé loin du palais des sport n’est pas une grande idée de la part de l’organisation : pas de musique, pas de speaker… pas trop d’ambiance quoi.
24h00 : TOP DEPART ! là çà fait quand même un ptit frisson, on franchit la ligne en 1 min, on était donc très bien placé sur la ligne de départ, autour de la 1000ème place je pense.

LA COURSE
Départ => km16 (St Christo) 1h34
D’emblée, on perd Jeff, qui est parti pour faire juste un ptit bout, pas pour finir.
Par contre on fait quelques km ensemble, moi Greg et Francky, c’est super sympa.
Km2 : une bonne bosse qui fait reculer Francky, on ne le reverra plus.
Ensuite, jusqu’à St Christo, on reste ensemble avec Greg, on a un bon rythme, je sens bien que c’est un peu rapide mais on est vraiment très à l’aise. Çà grimpe beaucoup, on marche dés que « le troupeau » marche », sinon on trotte à notre rythme en remontant sans cesse. Quelques gars nous doublent à fond, çà nous laisse sceptique…
Ravito 1 : On franchit ensemble en 1h35 : on ne s’arrête pas vraiment, on se partage un Red Bull en marchant et on repart.
On a 10min d’avance sur mes meilleures prévisions. C’est trop. Je met en garde Greg : il faut « bétonner » à mort dans les côtes pour ne pas continuer à gagner du temps, sinon on va se planter. Profitons en pour ne pas puiser du tout.
Km16=>22 (Moreau) 2h18
On continue donc très cool, on profite du spectacle en se retournant : c’est vraiment quelque chose le flot de loupiotes dans la nuit derrière nous, on se dit qu’on a bien de la chance d’être là.
Les premières petites descentes arrivent, j’allonge un peu, j’aime bien les descentes un peu techniques, c’est pas nouveau, mais du coup je ne vois plus Greg à mes côtés, je me retourne mais on y voit rien.
Bah, je ne me prends pas la tête. Je continue très très cool en me disant qu’il va peut-être réapparaître, je sais qu’il est aussi à l’aise que moi à ce stade.
Km22=>28 (Ste Catherine) 2h52
Je me rappelle très bien de cette partie que j’avais fait en 2007, que du chemin, plutôt roulant, avec une grosse descente un peu dangereuse avant Ste Catherine : je reste sur le rythme pèpère tout en n’hésitant pas à doubler.
Steph qui travaille de nuit m’appelle su le portable : on se fait un petit débrief sympa.
Ravito 2 : Houa ! un vrai quand de guerre, une petite cinquantaine de gars assis partout, çà mange, çà s’étire, çà sans déjà l’abandon pour quelques-uns. Moi je traverse en marchant, sans m’arrêter. Dans mon plan « tactique », je me suis conditionné pour considérer les 45 premier km comme une ballade, donc pas question de faire du pique-nique si tôt dans la course.
Je contrôle mon camelback (je suis partis avec 1.5L de boisson énergétique), il en reste encore suffisamment, donc je repart illico presto en m’enfilant une barre de céréale à moi.
Je me dis « allez hop, c’est reparti pour 1h, çà va vite passer ».
Km28=>34 (St Genoux) 3h58
Je ne sais pas à quelle place nous sommes partis, mais ce que je sais c’est que je mange du monde, je double je double je double, tout en faisant toute les côtes en mode « repos », je ne suis jamais essoufflé.
2ème appel de Steph : nouveau débrief, çà me fait plaisir.
La fameuse descente du Bois d’Arfeuille se passe sans encombre, j’y prends plaisir, avec quelques prises de risque qui me rappelle Valloire, mais en plus soft bien sûr.
Par contre, AIE les chevilles ! Je ne me suis rien tordu, mais j’ai vraiment vraiment mal, surtout dés que l’on est sur le bitûme. Çà çà m’inquiète un peu.
Ravito 3 : Mon avance sur mes meilleures prévisions n’a pas augmenté : je suis content car cela signifie que je ne fais pas n’importe quoi, çà me rasure.
Je bois un peu d’eau, je rempli le camelback et y ajoute un sachet de mixture énergétique. Je mange une demi-banane, une pause pipi, et je repars. Tout çà prend 3-4 min, pas plus.
Je me redis encore « allez hop, c’est reparti pour 1h, çà va vite passer ».
Km34=>45 (Soucieu) 4h52
Beaucoup de descente, là çà commence à se corser. Bizarrement, je n’ai pas de problème musculaire, mais les chevilles son vraiment très douloureuses.
Et puis le temps commence à passer plus lentement. Je me dis « çà y’est, c’est maintenant que la course commence, va pas falloir lâcher ».
Ravito 4 : Premier ravito ou je ressent le besoin de vraiment souffler, m’étirer un peu, mais je ne m’attarde pas. Je bois un peu d’eau, remange une demi-banane et trace aussi tôt.
Km45=>57 (Beaunant) 6h10
A priori, d’après mon plan, 2 côtes moyennes et une belle descente avant le ravito 5.
P…. que çà devient dur. Là le moral en prend un coup, la première côte me semble interminable, je ne sais pas trop où j’en suis.
A Chaponost, je me dis « çà y’est, c’est là que le chrono va commencer à s’envoler ». Bon, je trouve çà dommage car çà sentait l’exploit, mais je me dis qu’il faut juste s’accrocher pour ne pas partir à la dérive et tout gâcher. En m’accrochant je doit pouvoir rester sous les 8h00, ce sera déjà très très bien.
Bref, je continue sans réfléchir, juste en me répétant « cours, cours, même lentement, cours ».
3ème appel de Steph : je ne répond pas, je suis dans le rouge vif.
Ravito 5 en vue : J’HA-LLU-CI-NE : 6h10, j’ai 10min d’avance sur les 7h30… je ne comprends pas trop dans quel délire je me suis mis sur les derniers km, je me croyais en perdition et pas du tout en fait…l’exploit est donc toujours possible. Du coup, je me mets en mode warrior, je ne passe même pas sous la cahute, je file tout droit, pas d’eau, pas de banane, rien.
Km57=>68 (Lyon) 7h14
Bon, je monte la côte de Ste Foy comme tout le monde, en marchant, sans me stresser… mais bon au bout de 15min je suis toujours dans cette côte de fou en train de marcher, çà commence à m’inquiéter. Dés que la côte devient moins raide, je me mets à courir.
Puis vient la descente sur Lyon. Çà fait horriblement mal aux chevilles, mais je gratte encore des places.
On m’annonce « plus que 8.5km » : je regarde ma montre. Là je sais que je vais passer sous les 7h30, j’ai une poussée d’adrénaline. C’est un peu le feu d’artifice dans la tête, jusqu’au bout je vais avoir des montées d’émotions qui donnent les larmes aux yeux, c’est indéfinissable.
La ligne arrive, c’est la délivrance. Je lève les bras pour la photo…puis je les poses sur les genoux car en fait je n’en peu plus !
Je récupère mon tee-shirt FINISHER : le plus beau de la terre !
Il me faudra 10 bonnes minutes allongé pour récupérer un peu.
Je retrouve Jeff, puis Greg arrive dans un excellent chrono de 8h09. Il est bien bien marqué, il a du mal a marcher : c’est la première fois que je le vois comme çà !!! Cette fois ci il a tout donné, chapeau !
Warrior Francky arrivera vars 10h50, mais je laisse le soin à mes compagnons de raconter leur périple.

Conclusion : QUELLE AVENTURE ! INOUBLIABLE ! Autant pour la performance que pour le partage de tout çà entre ficellois ! C’était génial.
Je suis prêt à recommencer, la même ou une autre, tous ensemble cette fois !

Coucou les ficellois,

Eh bien voila je me lance pour raconter le récit de la course :

On se retrouve à Lyon au parc des sports, ce qui sera notre lieu d'arrivée... demain matin !
On saute dans le bus qui nous emmène à Saint Etienne tous les 4, on discute, on rigole bien, on récupère les dossards, jusque là tout se passe bien.
Un petit tour à la pasta party et c'est le temps de l'attente, chacun essaye de dormir un peu en s'allongeant ici où là.

Vers 22h30, c'est le démarrage, la mise en place, on se change on s'équipe, et à 23h, on se dirige tranquillou vers le stade Geoffroy Guichard ! allez les verts!
A 23h45, départ des relais, l'excitation monte de plus en plus .
Miniuit, pan c'est le départ, on part tous les 4, et rapidement Xav et Greg parte devant, Jeff me passe aussi. Je prends mon rythme et j'avance à un peu plus de 10 km/h tant que ça ne monte pas !!
La première montée est sur le bitume, ça va,le rythme faiblit, et rapidement on se trouve sur des chemins, et là il y a beaucoup de boue, les appuis sont difficiles à trouver, ça glisse tout le temps.
16 km : Le premier ravito est déjà en vue, je passe en 1h48, très content on avait prévu 1h55. Il y a un monde fou au ravito, je réussis à avoir un verre de thé. C'est parti pour la montée des escaliers et dans le haut du village.
Cependant je commence à ressentir des vertiges, j'ai un peu la tête qui tourne, du coup je marche pour calmer le jeu, mais ça ne change rien. Je continue à boire la boisson du camelbak, un truc ultrasucré que je bois depuis le début de la course.
km 22 : petit ravito à Moreau, 2h53, j'ai perdu 700 places en 6km, je suis vraiment pas très bien, je bois un bon verre d'eau et je repars, les appuis sont toujours délicats mais le spectacle est magnifique, on voit les frontales qui s'agitent devant, derrière, un long ruban blanc se dessine, c'est fabuleux, au loin les lumières de Lyon sur un fond orangé.
km 27 : 3h44, encore 300 places de perdues, on est à Sainte Catherine, la descente est géniale sur ce village, on est en sous bois, je jongle d'un pied sur l'autre pour avancer un peu, la forme semble revenir, mais en entrant dans la tente chauffé du ravito, je sens ma tête qui chauffe, je m'assois un instant, je sens que ça ne va pas du tout, j'essaie de partir pour prendre l'air et là paf, je tombe, je m'évanouis, je me retrouve entre deux secouristes qui m'emmène au poste de secours. Et là ils me mettent les pieds en l'air, dos par terre et ça va mieux, je reste là un bon moment.
Un médecin arrive, je discute un peu et il me dit, "normalement je ne vous laisse pas repartir mais là ça a l'air d'aller, le pouls est normal". Il faut boire beaucoup. Cette petite aventure m'aura coûté pas loin de 45/50 minutes !! .
Bien entendu d'avoir pris des quantités colossales de sucre avant le départ et dès le début de la course, tout ça m'a foutu par terre, du coup je rempli bien mon camelbak avec de l'eau du robinet et je bois très régulièrement.
Je repars du bon pied, heureux de ne pas avoir abandonné. L'ambiance le long de la route est très sympa, il y a des gens qui sont là pour nous encourager, c'est super.
Je retrouve la forme, je double pas mal de monde, je négocie bien la descente du bois d'Arfeuille, ça va bien.
km 34: 5h48, St Genoux, j'ai doublé du monde mais, j'ai perdu encore 600 places depuis Ste Catherine, il reste une dernière montée et après c'est parti pour 10 km de descente.
La boue est toujours là, les appuis un peu limite mais je double quelques personnes, le parcours est vraiment sympa dans les bois.
km 45 : 7h07, un bon ravito à Soucieu, du pian d'épice etc.. j'ai repris 200 places. Les lueurs du jours arrivent, on est déjà en milieu urbain.
Je repars, mais la fatigue est là, j'ai du mal à dépasser les 9 km/h quand c'est à plat !, alors en montée, je fais de mon mieux !
km 57 : 9h00 Beaunant, encore 150 places gagnées, un dernier thé du chocolat et je continue, cette fois on est bien en milieu urbain, ça n'empêche pas les montées délirantes, la dernière vers Ste Foy, terrible, je suis scotché sur place, mais les autres aussi, alors on s’encourage pour ne pas faiblir. Une longue descente, où j'ai l'impression d'avancer mais je dépasse à peine les 10 km/h !! nous amène sur les bords de Saône. Maintenant on est sur le plat, j'avance au mental, les km défilent, je double quelques bonshommes, on arrive à confluence, juste à la pointe et on se retrouve sur les bords du Rhône, un dernier pont à passer et le palais des sports est en vue !! yeeeeees.
Agathe, les enfants Xav, Greg et Jeff et aussi Raphaëlle (la sœur d'Agathe)sont là pour m'accueillir, un moment de joie inouï ! je passe la ligne avec Célestin et Marcelin, c'était fabuleux.
Vite vite je vais chercher mon t-shirt finisher !!, je suis dans un état de plénitude.
Au bilan, une chose à retenir, pas d'innovation farfelue le jour de la course, pas de boissons bizarres, on fait comme à l'entraînement.

Francky

Encore bravo mon Xav ! Quelle performance !
Ca fait plaisir de lire ton récit où je revis un peu la course. Mon récit attendre encore un peu car après déjà une bonne semaine avec 2 levers à 4h45 et 5h et des journées qui finisent vers 21h, je n'ai pas le courage de me mettre à l'écrire maintenant

Je laisse le tour à Francky

Greg

BRAVISSIMO XAVIER

Mais il est trop court ton récit. On en veut encore plus.
Il donne vraiment envie de la faire cette course.

En tout cas je suis super content pour toi. C'est une super perf que tu nous as fait là. Et je trouve que tu as fait preuve de beaucoup de sagesse pendant la course. Je pense qu'à ce propos l'expérience accumuler avec les marathons t'as été plus que bénéfique.
Par contre c'est une habitude chez toi d'avoir la larme à l'oeil en càp non ?

Bref je te félicite. J'espère cependant que tes chevilles n'ont pas trop souffert.
Récupère bien
Et même si tu reprendras surement doucement, ne lache pas tout. Tu as du passer un cap là, et ça serait dommage de le perdre.

Je pense que là tu va pouvoir profiter des fêtes en toute sérénité (la bouffe, l'alcool...)

Xavier à dit :
on profite du spectacle en se retournant : c’est vraiment quelque chose le flot de loupiotes dans la nuit derrière nous, on se dit qu’on a bien de la chance d’être là.

C'est le souvenir le plus prégnant que j'ai de la SaintéLyon. A chaque fois que j'en parle, je parle toujours de ce spectacle que j'avais trouvé grandiose à l'époque

bravo encore a toi xav.

Super recit de ta part, l'arrivée donne envie de la faire mais j'imagine les moments terribles qu'on doit vivre sur ce genre de compet mais c'est aussi justement ca qui donne cette joie immense a l'arrivée.......

C'est ce genre d'exploit qui te donne envie de courir finalement, se dire finisher de la sainté lyon c'est tout de meme pas rien........C'est un exploit et rien d'autre , je suis d'accord avec raph sur les etoiles filantes qu'on voit au loin en se retournant c'est vraiment magique!!!!

En tous les cas grand bravo..........et peut etre a l'année prochaine, qui c'est.............

Francky, tu es vraiment passé tout prêt de la déconfiture, çà aurait été vraiment dommage, moi j'étais certain que tu allais finir.
Sans cet épisode, tu faisais bien 1h de moins.

Question : tu as respecté un dosage précis pour ton camelbak ou tu as fais à l'arrache ?
Moi j'ai utilisé un mélange aussi et çà ne m'a pas gêné.
En tout, j'ai avalé :
2 L de liquide énergétique (Aptonia)
2 verres d'eau
2 barres de céréales chocolatées (Aptonia)
2 demi-bananes
J'ai eu mal au bide une fois dans le dur, la dernière heure.

A l'entrainement, j'ai fait presque toutes mes sorties longues sans me ravitailler pour "apprendre" l'économie d'énergie, çà m'a bien réussi.

Sinon, je pense avoir réussi à compenser le manque d'expérience par la lecture de très nombreux récits des années précédentes et l'analyse des temps internmédiaires de gars ayant réussi leurs objectifs.
C'est ce qui m'a permis d'être absolument convaincu qu'il fallait rester complètement sur la réserve sur la première moitié et de me préparer un plan de route très réaliste.

Le fait d'avoir un papier avec le dénivelé et les temps intermédiaires estimés m'a énormément aidé pour le moral.

UN GRAND BRAVO A FRANCKY!!!!! quel courage d'etre reparti mais au vu de ton recit je pense que tu as fait une hypo tout simplement. Tu as consommé trop de sucre RAPIDEMENT du coup decharge assez importante d'insuline et boum.......c'est un peu paradoxale mais c'est comme ca. Tu as eu l'effet inverse de l'effet attendu. Mais le plus important est que tu sois aussi finisher et ca c 'est tout simplement enorme . Encore bravo a toi.

ENORME et BRAVO,

Les récits j'adore on s'y croirait ! ça donne envie et franchement très très bonne gestion de course...
J'imagine, Xavier qd tu dis que là ça commence à être dur...Il reste encore énormément de km et puis oui les chevilles, on a beau être entrainé on est pas à l'abri d'un defaut de structure...Et la larme, bah je crois que au bout de soi +émotion c'est évident !
En tout cas bravo à tous !

Lorenzo

Allez, je prends enfin le temps de narrer un peu ma course.

J'avoue en pas avoir de souvenirs aussi précis que mes compères, mais au niveau ressenti, les émotions sont intactes.

Avant course:
Sympa, quoique un peu long, mais quel bonheur de vivre ça entre Ficellois ! Bizarrement zéro appréhension, mais pas non plus d'exitation, plutôt genre "on a fait le job à l'entraienement, on est prêt".

Je regrette seulement ce départ dans un quasi-silence et dans l'annonymat: un point à sérieusement travailler pour l'organisation !

La course:

Je le découperais en étapes:

ETAPE 1: La course avec mon Xav'

Une bonne vingtaine de km faits ensemble, côte à côte, sur un bon rythme, nous permettant d'atteindre le premier ravito avec 10' d'avance sur les meilleures estimations. C'était vraiment cool et me prenais à espérer qu'on puisse continuer ainsi tout le long.

ETAPE 2: Xav s'échappe: à la faveur d'une longue descente, Xav s'échappe. Je suis très mauvais descendeur et donc il n'a pas à forcer son talent pour me larguer. Commence donc pour moi une course en solitaire où je gère. Mon objectif est clair: atteindre les quais de Saône en étant en mesure de courir vite et bien.

Du coups, je gèrs les montées, essaye de me relâcher dans les descentes. ça passe bien et physiquement je suis très bien.

Je m'arrête à tous les ravitos pour manger et boire. Du coups je perds plus de 18' sur la totalité des ravitos.

Au 38ème, je prends un bon gadin à cause de la boue. Je suis crépi de boue sur le côté gauche. Du coups à chaque descente, j'assure le coups en prenant une seconde lampe à la main.

Je passe le marathon en 4h50 (si je me souviens bien), et là je rentre dans l'inconnue mais je vais bien.
Je pioche un peu vers le 50ème ou je m'octroi 100 m de marche tous les km.

Arrive enfin Bonnant et sa grosse montée (1500 m avec des passages à 20%). Je marche car je sais que la réussite de la course dépendra de ma capacité à gerer la longue descente suivante sur Lyon et à courir sur les quais.

Etape 3:
ça y est, j'y suis: il ne reste plus que 10 km avec la descente et les quais. Il y a 4 ans j'avais souffert sur ces portions et étais incapable de courrir.

Là, dans la descente, bien sûr j'ai (très) mal aux quadris, mais je cours et ne pense qu'à courir en serrant les dents. Les passages d'escaliers qui finissent la descente sont terribles. J'ai bcp de mal.

Puis arrivent les quais, et là, surprise, les jambes vont bien et je peux accélérer.
Là, mon expérience du TRi, et surtout du long, paye: même tactique: je regarde où est mon prédecesseur et je ne pense qu'à une chose: le doubler.

Je double ainsi pas mal de monde. Petit regard sur le GPS, je tourne à 12-13 km/h. ça va bien.

Je rentre enfin dans le parc de Gerland. Là, je n'ai jamais vécu ça, je suis traversé de frissons et d'émotions, j'ai les yeux humides, je pense à mes fils, à Béa. "je vais le faire, je vais le faire". Oh punaise, que c'est bon !

J'ai la rage, j'accélère encore sur la fin, j'ai envie de tout bouffer. Je finis à 14 km/h et passe la ligne les dents serrées, les bras en l'air .

Ouf, quel bonheur, j'ai la même petite larme que Xav et je suis heureux.

Au fait le chrono ? Après avoir longtemps pensé que j'avais fait 8h12, je regarde enfin ma montre pour voir un 8h09'40" qui me satisfait grandement.

S'en suivra un bon ravito binouze avec 3 godets vidés avant d'accueillir notre Warrior Francky !


BRAVO Xav et Francky. WE DID IT !
Merci Jeff de nous avoir accompagné.


Le lendemain, pas moyen de me lever du lit. J'ai morfler grave. Mais à J+15, ça va nickel et ai refais un petit footing.

Greg