Ch'TriMAn 2010

Salut à tous

Voici un petit récit de ce qui constitua pour moi THE objectif de l’année.

Alors excusez moi d’avance pour la longueur. Mais voilà, la course a été longue donc le récit sera long lui aussi… Je vais toutefois le découper en plusieurs épisodes pour vous en faciliter la lecture.

Comme c’est désormais la tradition chez les ficellois pour chaque aventure contée, je poserais d’abord le cadre puis je reviendrais successivement sur chaque épreuve pour finir par un petit bilan personnel.

Mais avant de commencer, je tiens à vous remercier tous pour vos encouragements et les messages super sympas que j’ai pu lire sur le blog les jours qui ont suivis la course. Merci beaucoup. Ça m’a fait super plaisir.

Bon alors, c'est parti. Je vous souhaite à tous une bonne lecture.



AVANT COURSE

Après une longue préparation qui a débutée fin février, le grand jour était donc enfin arrivé. J’avais 2 objectifs :
1. le terminer
2. le finir si possible en moins de 12 h.

Malheureusement, comme vous le savez, je me suis blessé à la cheville droite mi-juin au triathlon de Chalain. Résultat : 2 semaines d’arrêt total de natation, 4 semaines pour le vélo et 5 semaines pour la càp. J’ai quand même pu m’entrainer normalement pendant 4 à 5 semaines avant la course.

Ceci étant, je n’ai pu faire qu’un seul footing long et je l’avais trouvé dur pour les jambes.

Bref, tout ça pour dire que j’avais quelques inquiétudes avant mais je restais étonnamment assez confiant. Pour parler franchement, je n’ai pas ressenti cette peur qui m’envahissait il y a quelques années lorsque je débutais le triathlon à Dijon ou lorsque je m’étais lancé sur mon premier CD à Paris. Peut-être à cause d’une préparation bien gérée qui mettait en confiance (les distances ne me faisaient pas plus peur que ça). Ou peut-être que je ne me rendais pas vraiment compte de ce que j’allais devoir accomplir pour franchir la ligne d’arrivée.



C’est vendredi, en fin d’après midi, que nous avons pris, avec Naïma, le chemin du Nord en direction de Cambrai. Nous sommes donc arrivés vers 20 h. Nous sommes restés à l’hôtel toute la soirée.

Le samedi matin, pas grand-chose à dire : petit déjeuner, télé, douche. On en a profité pour se reposer.

Tout début d’après-midi, retrait des dossards, courses alimentaires, pique-nique dans la chambre, sieste et préparation des vélos avant d’aller les déposer au parc à 17h.
Là, on s’aperçoit très vite que les emplacements pour le vélo sont très exigus. Petite déception à ce niveau là. Le briefing a lieu à 18h. Il est long et on n’entend pas tout. Plus grave, il commence à faire froid.
Avec Naïma on décide de ne pas aller manger à la pasta party. On l’avait déconseillé à Naïma et bien nous en a pris : ils ont mangé dehors (!) des spaghettis à la bolognaise (Naïma n’aurait pas pu manger). On va donc diner dans une pizzéria. Au menu : des pâtes au saumon pour mademoiselle et des pâtes avec une escalope de dinde pour moi.

A 20 h on a finit.

Retour à l’hôtel. Préparation de tout le matos, des sandwichs… A ce propos je me suis prévu 2 sacs : 1 pour le vélo et 1 pour la càp. Voici donc ce que je comptais emporter avec moi en vélo et en càp :

En vélo :
- 2 sandwichs de dinde,
- 2 gels « effort long »,
- 1 gel antioxydant à prendre à la fin du vélo pour préparer le marathon,
- 1 cake à la vanille (déjà testé sur marathon),
- 1 pate de fruit,
- 2 morceaux de gatosport.
- 2 bidons : un grand avec de la St-Yore et un petit avec de l’hydrixir.

En càp : 6 gels (là aussi déjà testé sur marathon).


A 23 h, extinction des feux. Mais il fait horriblement chaud dans la chambre. Naïma dort profondément. Moi non. Je n’y arrive pas. A 2h je ne dors toujours pas.


4h30 le réveil sonne. Cette fois, c’est le grand jour. L’hôtel s’est organisé pour nous permettre de déjeuner très tôt. On file donc au self. Là on croise quelques triathlètes. Ils ont le visage tendu. Bonne nouvelle, j’ai faim. Je prendrais donc un bon petit déjeuner.

Dernier préparatifs puis hop, on prend la voiture. Il fait encore nuit mais la tension est palpable. On a une petite heure pour se préparer. Il fait super froid. Mes pieds sont gelés sur l’herbe. Du coup, je ne sais pas encore comment je m’habillerais sur le vélo. Tee-shirt + manchettes ou veste longue ?

Finalement, le speaker invite les coureurs à se mettre à l’eau. Ça y est. L’heure est arrivée. Je sais que la journée va être longue et dure mais je suis réellement heureux. Après tous mes déboires, je suis content de pouvoir prendre ce départ. J’ai le sourire. Je regarde Naïma. Je suis fier qu’elle soit là, que nous soyons là. On l’a préparé cette course. On est prêt. Et on a de la chance d’être là. Alors un seul mot d’ordre : essayer d’en profiter un maximum !!!!

Là on est bien dedans... vite vite le prochain épisode...

Précis, complet, bien écrit bravo pour le récit, on attend la suite avec impatience !

Sinon, bien entendu, BRAVO pour ta course et pour ta préparation.

Ironman 2 dans les salles en 2011 ?

Greg

La natation : 3800m ; 1h12’37 ; 71è/171

(Mon objectif était d’1h15.)

Le parcours est on ne peut plus simple : un aller-retour de 1900 m dans un canal (certains diront qu’il y avait en réalité 4000 m de natation mais moi je ne peux pas le confirmer ou l’infirmer).

Le départ est donné à 7h.

Nous sommes 195 à relever le défit (il y aura en tout 24 abandons). C’est peu dans l’absolu, mais le canal est étroit ce qui entraine les traditionnelles bastons. Heureusement ça ne dure pas très longtemps (200, 300 m) et je peux poser ma nage assez rapidement. Par contre, l’eau est à 18° et je suis saisie par le froid dès le début, à tel point que j’ai la tête qui tourne et que j’ai des vertiges. Je décide de ne pas paniquer et de patienter pour voir si ça va passer. Du coup je nage en 2 temps. J’ai essayé le 3 temps mais ça ne passe pas. J’ai trop le tournis. Je continue donc de nager en 2 temps jusqu’à la bouée symbolisant notre retour.

Arrivé à la bouée, je prends le temps de regarder mon chrono : 35’50 environ. Je suis un peu déçu car je visais plutôt 32’ – 33’. Mais ce n’est pas grave. La journée va être longue et après réflexion je me dis que je ne suis pas à 2’ près. Je croise un pote de club. Je lui fais un petit coucou et je repars. Je n’ai plus le tournis. J’arrive enfin à nager en 3 temps. L’organisation a eu la bonne idée de mettre tous les 500m des panneaux sur le bord de la berge. Ça permet de savoir où on en est et ce qu’il nous reste à parcourir. Les mètres défilent ainsi assez vite et passé le 2000m j’aurais même un moment d’euphorie pendant lequel j’accélèrerais un peu la cadence. Petit instant de poésie aussi lorsqu’au retour le soleil, pile en face de nous, illumine notre chemin comme Dieu aurait pu le faire pour ses plus fidèles pèlerins. Cependant, lorsque j’aperçois la sortie de l’eau, je suis content d’en finir.

Je sors de l’eau. Je regarde ma montre : 1h12’. Cool, j’ai été aussi rapide à l’aller qu’au retour. Maintenant direction le parc à vélo pour la préparer la seconde épreuve.




La T1 : 5’48 ; Pos. 115è/171 ; Cum. 80è

Alors autant être clair, cette transition est complètement ratée (je perds 9 places !). En fait, je ne suis pas vraiment dedans. J’ai fait l’épreuve de natation et une fois dans le parc à vélo, j’ai toujours la tête dans l’eau. En plus, je ne sais toujours pas comment m’habiller. Le soleil se lève et le ciel est bleu mais la météo reste incertaine. Finalement, je décide de partir avec un maillot de vélo et des manchettes en plus de la tri-fonction.

L'épreuve "vélo" va donc pouvoir commencer...

vivement la suite !

Le vélo : 180 km ; 6h40’08 ; 113/171 ; 109è

(Mon objectif : 6h30 – 7h. Contrat donc remplit, pourtant…)

Me voilà parti pour 180 km, soit 4 tours de 45 km.

Je ne sais pas trop comment gérer cette épreuve. J’ai peur soit de partir trop vite et de ne plus avoir assez de cartouches pour le marathon ; soit de m’endormir sur le vélo et de casser cette dynamique de course qui me fait avancer sur chaque compétition.

Je pars donc à la sensation en me disant que je verrais bien sachant toutefois qu’à chaque sortie longue que j’ai faite, ma moyenne n’excédait pas les 26 km/h.


1er tour : 1h31’53 Des sensations prometteuses

1ère chose : s’alimenter ! J’ai déjà 1h15 d’effort derrière moi. Je dois donc recharger les batteries. Je reste sur le petit plateau et je bois une gorgée de St Yores, avale un gel et reprends 2 gorgées d’eau. Après ça, je peux me concentrer sur ma course.

Ce 1er tour doit me permettre de découvrir et de me familiariser avec le parcours. Celui-ci ne s’annonce pas facile. On nous a promis beaucoup de relances, beaucoup de faux plats montants, beaucoup de portions avec du bitume qui accroche (comme à Dijon l’an passé) et un dénivelé de 370m (soit un total d’environ 1400m). Et on ne nous a pas menti. Voici une description très brève du parcours : pendant 30 à 35 km, on se retrouve avec du faux plats montants face au vent ou vent de côté et quelques descentes qui soulagent à la fois les jambes et le compteur. Et les 10/15 derniers km sont à l’inverse très rapide puisqu’on a le vent dans le dos. C’est encore plus vrai pour les 6/7 derniers km car on se retrouve sur une grande route où le bitume est très roulant. Et malgré une petite côte, ce passage se négocie très bien.

Ce premier tour se déroule très bien. Je joue beaucoup avec mes vitesses et ma position que j’optimise autant que faire se peut (cocottes, bas du cintre, prolongateur) car le vent s’est déjà levé. J’alterne sans cesse grand et petit plateau. Objectif : favoriser la vélocité et donc éviter de travailler en force. J’en profite aussi pour regarder le paysage. Le temps et les kilomètres passent finalement assez vite. A la fin de ce 1er tour, je regarde le compteur. Je suis content. Ma moyenne flirte avec les 29 km/h. En plus je suis en pleine forme et je me suis volontairement freiné tout au long du parcours pour m’économiser. Bref tout cela est donc prometteur et augure du meilleur pour la suite. Je suis TRES optimiste.



2ème tour : 1h41’20 LeS problèmeS commenceNT

J’entamais donc ce 2ème tour avec beaucoup de confiance.

Seulement voilà, le vent qui était présent au 1er tour s’est alors transformé en véritables rafales pour ce second tour. Le compteur affiche en ce début de parcours 22, 23 km/h. Mais je ne panique pas. « Surtout, ne te mets pas dans le rouge » me dis-je. Face au vent, on finit toujours par être perdant. Il faut juste être patient. Alors je pédale tranquillement. J’arrive quand même à faire grimper la vitesse à 30/32 km/h sur le plat. Dans les descentes, je tiens les 40 km/h. Donc tout va bien. J’avance comme ça, le nez dans le guidon jusqu’à ce que j’arrive à un stop. Et là c’est le gros point d’interrogation. Aucun signaleur. Aucune marque au sol. Je continue doucement mais au croisement suivant, je ne vois toujours personne. Merde !!! Je me suis perdu. Je fais machine arrière et avance doucement pour ne pas louper la bifurcation. Je finis par la retrouver. Le signaleur (ou plutôt l’agent de sécurité, c’était à nous de nous guider avec des marques au sol) s’était absenté quelques secondes et je n’avais donc pas vu qu’il fallait tourner. Je suis dégouté.

En plus, depuis un moment j’ai des problèmes gastriques. Je sens que je dois aller rouler un cigare (j’avais anticipé ce problème et j’ai donc tout le nécessaire sur moi mais il ne devait survenir qu’en càp). Je me dis qu’il me reste encore plus de 100 km. Je ne tiendrais donc pas tout ce temps. Alors je décide de m’arrêter. Ça me fait vraiment ch… car, étant en tri-fonction et tee-shirt, je dois enlever le casque, le tee-shirt avec tous les ravitos dedans, puis débrayer la tri-fonction. C’est long. Ça va beaucoup mieux après mais j’ai perdu un temps précieux. Et je me retrouve à dépasser à nouveau des gars que j’avais déjà croisé. J’ai envie de foncer pour rattraper mon retard mais je reste sage et modère mon ardeur. Ce n’est que le 2ème tour après tout. Il reste 90 km.

Et puis sur la fin, je commence à avoir mal au genou droit. Ça m’était déjà arrivé avec mon nouveau vélo mais la douleur apparaissait souvent vers les 100/120è km. Et je finissais toujours la séance sans de mal que ça. Mais là, j’ai à peine fait 90 km et la douleur est de plus en plus aigue.

Je termine donc ce 2ème tour en 1h40 avec pas mal d’amertumes et surtout beaucoup d’inquiétudes pour la suite.

tin tin tin tiiiiiinnnn la suite au prochain épisode. J'adore ton style narratif !!! Merci de nous faire partager tes émotions avec autant de talent...