Hello
voici en quelques mots ce que j'ai vécu durant ce we de l'ascension vraiment MEMORABLE dans le Cantal... et ce malgré une météo vraiment pourrie, des conditions de courses vraiment difficiles et un peu d'appréhension vis à vis des épreuves auxquelles j'étais inscrit. En effet, c'était la première fois que je faisais un trail "aussi long" et surtout EN MONTAGNE et c'était la première fois que je faisais une course de VTT... et en plus EN MONTAGNE
Je suis arrivée le jeudi et après avoir fait le tour du village je suis allé à mon brief d'avant course du vendredi et là DECEPTION
, tous les coureurs et moi même apprenons que le tracé de notre course a été modifié pour des raisons de sécurité. En effet le temps est vraiment pourri et des chutes de neiges sont prévues pour la nuit et le lendemain matin. Du coup nous perdons 6 km de parcours, un peu de dénivelé + et surtout ce qui me décoit c'est de ne plus partir depuis le sommet du plomb du Cantal, point culminant de la région... mais bon si les organisateurs ont pris cette décision, c'est à contre coeur et pour le bien des coureurs... ce qui est rassurant aussi.
Le lendemain, j'arrive à l'heure de ma convocation (10h) pour le départ qui se fait par groupe de 4 toutes les minutes. Je suis sur la ligne, sans connaître ni le tracé (rien n'a été édité en raison de la soudaineté du changement) ni le dénivelé, ni à quels km se trouvent les "5 spéciales". Ce trail a la particularité de ne pas être chronométré au global, mais seulement sur certaines portions courtes, les "spéciales", où là il faut s'arracher. Mais dans mon esprit, j'avais décidé de courir au maximum et récupérer avant de me lancer sur les spéciales.
Equipé comme un fou (manchons de compression sur les mollets, batons de marche nordique pour les cotes, fringues bien chaudes car il fait 2°C...) je m'élance avec trois Rochelais que je ne connais pas et très vite on sympathise... après 200 m commence la première ascension, première d'une longue série... très vite je comprends l'utilité des batons, les appuis sont mieux répartis, l'ascension se fait en marchant mais à un rythme bien soutenu...
Ce qui est marrant c'est qu'au départ, je suis parti tout propre, j'essaie d'éviter les premières flaques de boues que je rencontre, mais au bout d'1km, après avoir niqué mes pompes, je sens le floc floc de la boues à l'intérieur des chaussures... je me fais très vite une raison. Laisse tomber Yannhou et avance !!! On traverse une tourbière, la boues devient noire et les mottes d'herbes sont impraticables, il n' y a pas de sentier. Un fois au somment, on reprend un sentier qui redescend... youuuuuu je fonce batons à la main. Je suis super en jambe et la première cote s'est passé tranquille.
Les km défilent, ça monte et ça descend, je prend mon rythme. J'arrive à la première spéciale (qui finalement ne comptera pas dans le classement final). C'est une portion ascensionnelle d'eviron 500m, avec 40m de dénivelé+. Je la passe bien en 2'35... ensuite c'est reparti pour la suite !
La course s'enchaine sur les monts cantaliens, deuxième spéciales. La c'est l'horreur, je dois attendre 1/2h avant de passer, trop de coureurs sont arrivés en même temps et les départs sont individuels. Là c'est très con, je me gèle et c'est interminable. Bref c'est mon tour, 900m et 100m de D+... ça pique à la fin j'arrive mort en haut en 8 minutes (j'ai l'impression qu'il y a un problème sur la distance, mais apparemment le dénivelé a joué dans mon temps de merde
)
Je continue l'ascension vers le Puy Griou. Théoriquement dans le tracé original, nous devions atteindre le sommet... et là je comprends qu'il aient raccourci cette montée... très vite nous nous retrouvons dans le nuages, je suis seul, ou en tout cas, je ne vois pas les autres coureurs, je crapahute dans les rochers (je bénis mes batons car c'est hyper casse-gueule), et là je me retrouve sur un sentier de 30 cm de large au milieu de la neige !!! Mais putain, j'ai pas signé pour un trail hivernal, on est MI-MAI bordel !!!!!!!!!
Arrive la troisième spéciale qui est toute plate et à lieu à flan de montagne (neige à ma gauche et à ma droite...) je m'arrache à l'aveugle car la visibilité est hyper limité.
Enfin ça redescend vers le seul ravito. D'ailleurs la dernière partie pour y accéder se finit en glissage, mes runnings servant de ski
On poursuit jusqu'à la 4eme spéciale qui est complètement descendante, sur environ 1km. Je suis pas mauvais et double même le mec devant moi qui était parti bien 40 seconde avant moi.
Après une longue descente continue pour atteindre la dernière "difficulté" de la dernière spéciale qui me mènera jusqu'à l'arrivée qui se finit dans une immense marre de boue. Je finis en 2h50 (mon chrono car pas de général) et je suis vraiment soulagé de ne pas m'être blessé vu l'aspect casse gueule du challenge. Mon classement sur les spéciales est merdique (236 / 269) mais quand je vois que même sur la descente, où normalement je suis pas trop mauvais, que je me suis arraché et que je fais 2min35, le premier de la course met 1 minute de moins que mois... je me dis que le niveau est vraiment élecé.
Maintenant il me faut récupérer car le lendemain y'a VTT... mais je m'en fous je n'ai aucun objectif, je pars dans l'inconnu, je ne me suis pas particulièrement entrainé.
Cette course VTT était normalement ouverte pour le plus grand nombre; elle est normalement assez roulante et le speaker, au moment du départ dit même : "ça fera même un bon décrassage pour les VTTistes qui ont fait le 80km de la veille"... donc je suis pas inquiet...
En fait ça a été super dur. Au départ, on commence par une cote de taré, qui est impraticable. Tous les VTTistes poussent déjà leur vélo, dans les descentes c'est le fouillis car tout le monde est parti en même temps... je prends mes marques, mon rythmes et surtout de l'assurance.
Le peloton s'éparpille et on respire un peu. Je me galère sur les sentiers boueux, dans le ruisseaux. En effet, je ne sais pas quand "reprendre", je ne suis jamais sur les bon braquets. Bp de VTTistes, plus pro que moi (vu le matos) ne font pas plus les malins et marchent bp sur les sentiers ascensionnels. Les km défilent, je suis de plus en plus à l'aise dans les descentes (même si j'ai vraiment les pétoches avec toutes ces caillasses) je commence à mouliner de mieux en mieux quand la pente est plus progressive et surtout PLUS SECHE. J'effectue même une montée super longue sans m'arrêter. Je reste un moment avec 4 VTTistes appartenant au même club, ça me permet d'avoir un rythme. L'un d'eux crève... merde mais si je crève moi comment je fais moi, j'ai rien qu'une pompe !!! Je continue seul et commence à griller quelques mecs dont un dans une descente de folie. Premier panneau ARRIVEE 2km COOOL !!! Je continue motivé... putain c'est long 2km... deuxième panneau ARRIVEE 2km quoi? mais c'est quoi ce bordel ? Je vois un organisateur qui me dit plus loin : "allez les gars c'est la fin, il reste plus que une cote et 2 km" (???) Eh oh c'est quoi... apparemment les panneaux que j'ai vu était adressés à une des nombreuses autres courses qui ont eues lieu pendant ces 4 jours. Allez dernière ascension... qui se finit en poussant le vélo, impossible pour les autres cyclistes aussi et on enquille jusqu'à l'arrivée. Je ne me fais pas avoir par la méga flaque de boues que j'ai testé la veille et j'accélère à fond afin de ne pas me retrouver enlisé avec mon VTT la dedans... ca passe et je file jusqu'à la fin. 3h28 d'effort, je suis ravi de ma "balade" de l'extrême... et je me dis : MAIS C'EST UN SPORT DE MALADE et surtout en montagne. Classement final hommes 202/ 281. Je viens de faire 25km (certes c'est pas bp) mais avec 1100m de D+...
Au vu de mon trail de la veille, et de ce "décrassage" VTT, je sais ce que c'est que 1000m de D+
Je suis assez content de mon classement. Car il est vrai que sur la ligne de départ, je n'en menais pas large avec tous ces mecs équipés comme des pros et moi avec mon Rockrider 8.2 (emprunté à mon beau père) et mes fringues de running... je n'avais pas de lunettes... je me disais "AHHH les cakos avec des lunettes... y'a pas de soleil, il fait pourri... les frimeurs !!!" A la première descente dans la boue, j'en avais plein la figure et dans les yeux... ok finalement c'est utile d'être équipé
Le dimanche pour moi c'est relâche, mais pas pour Séverine. Elle m' a vu revenir crevé et crado de mes deux courses... elle commence à s'inquiéter pour son 10km (480mD+). Finalement tout s'est bien passé pour elle. Elle s'est fait plaisir et a eu de supers sensations. 1h45 et un classement féminin de 59/83. Elle est ravie.
L'objectif de ce WE était d'en profiter à fond, de se faire plaisir et de vivre de magnifiques émotions dans un paysage original... pari tenu. La seule chose qu'on avait pas prévu c'est la météo. Quand on regarde les vidéos et les photos de l'année dernière, on pensait qu'on ferait tout ça sous le soleil printanier... et en fait ça s'est fini sous les intempéries hivernaux.
Ce WE restera quoiqu'il en soit un GRAND moment pour moi... grace à une organisation PARFAITE !
J'espère y retourner... pourquoi pas lors d'un rassemblement ficellois.
Allez à + pour le récit de trail des Lavoirs prévu le 13 juin.
Sportivement ,
Yannhou