03/07/11 : Triathlon de Dijon

Bonjour à tous

Comme prévu, Greg, Laurent et moi avons pris le départ du triathlon de Dijon dimanche dernier. Cela valait bien un petit récit sur ce bon vieux forum de la Ficelle.

Préambule :

Pour la 2ème année consécutive, Dijon accueillait le championnat de France de triathlon longue distance mais aussi, et c’était une première sur cette distance, 3 Ficellois.
La veille, sur le plateau Langrois, entre un apéro et une énorme gamelle de pâtes, chaque protagoniste donnait son pronostic :
Greg : 1. Raph, 2. Laurent, 3. Moi
Laurent : 1,2. Greg et Raph, 3. Moi
Et Moi : 1. Laurent, 2. Greg, 3. Moi

C’est vrai qu’il y avait beaucoup de suspense et beaucoup d’inconnus avant ce triathlon. Car entre Greg qui était en pleine progression et pour qui tous les voyants étaient au vert mais qui devait confirmer sur des distances plus longues ; Laurent qui renouait depuis quelques semaines avec les compétitions et qui semblait plus aguerri que jamais mais pour qui c’était le 1er triathlon LD et qui s’était blessé au raid de Vilgusien 15 jours plus tôt ; et enfin moi qui bénéficiait de mon expérience Ironman de l’an dernier mais qui, comme dirait les profs, vivait sur ses acquis et ne travaillait pas assez ; les cartes étaient loin d’être distribuées avant la course. Et bien malin était celui qui pouvait prédire ce qui allait se passer.


Bon je dis tout cela, mais comme toujours chez les Ficellois, la compétition est saine et après ce bon repas et une bonne soirée, nous sommes vite allés nous coucher pour être en forme le lendemain.

La course :

Officiellement : 3000/80/20
Dans les faits : 2500/80/20

Pour ma part, et pour remettre donc dans le contexte, j’ai repris l’entrainement natation et càp en janvier et le vélo en mars.

Avec environ 130 km de natation parcourus en 27 semaines (soit en moyenne 4800m/semaine), la natation ne m’inquiétait pas trop, j’avais seulement peur d’être déçu par ma prestation. Par contre, avec que 1 650 km cumulés en vélo depuis mars et 3 petites sorties en vallée de Chevreuses (pour les bosses), je m’attendais à souffrir en vélo. Mais je dois admettre que j’espérais que ça suffirait pour faire 80 km. En càp, j’ai fait une trentaine de séances et 6 enchainements.

Avec tout ça, me voilà prêt à affronter Dijon et son parcours.

Après un réveil matinal, nous voilà parti à 7h45 direction le lac Kir. Arrivé là-bas, préparations d’usage. Tout va bien. On a même le temps d’aller faire une petite trempette histoire de gouter l’eau.

Championnat de France oblige, il y a différentes vagues de départ : d’abord les élites, puis les femmes, ensuite les masters (avec Laurent, en bonnets gris), les groupes d’âges (bonnets orange) et pour finir les open (Greg et moi, bonnets jaune). 3’ de décalage sont annoncés entre le groupe masters et le groupe Open. En réalité, nous constatons Greg et moi que le temps entre les vagues est bien plus important que prévu. Qu’importe, c’est bientôt à nous de partir. Un dernier petit encouragement à Greg et pan ! le départ est donné.


La natation : 48’26
2 boucles à faire avec entre les 2 une sortie à l’australienne.
Je pars sans me mettre dans le rouge mais pas tranquillement comme je le fais souvent. Les premiers mètres sont durs mais je pose ma nage assez rapidement. Je respire en 3 temps et je nage bien droit. Je double quelques bonnets jaunes. Ça bastonne un peu mais pas trop. Et puis j’accélère quand le mec me gêne. Finalement la première boucle passe très vite et j’ai déjà rattrapé plusieurs bonnets orange et même quelques masters. Naïma m’encourage entre les 2 boucles. Et je repars. Le 2ème tour sera un peu plus bordélique car plus j’avance, plus il y a du monde. Mais je continue de doubler et ça c’est super bon pour le moral. Sur le retour j’aurais même un moment d’euphorie pendant lequel j’accélèrerais ma fréquence de bras.

Je sors de l’eau satisfait mais quelle n’est pas ma surprise quand j’entends la voix de Naïma dire : « il est juste derrière toi ! » et là, je vois une personne se retourner : c’est Laurent.
Le temps d’échanger quelques mots, chacun part vers son vélo pour la 1ère transition.


T1 : 2’53
Toujours la plus longue. Je prends le temps de tout bien faire dans l’ordre pour ne rien oublier : montre, chaussettes, chaussures, lunettes, casque, dossard et hop c’est parti. J’étais juste à côté de la sortie vélo. Je n’ai pas pris le temps de voir si Laurent était déjà sorti ou pas.


Le vélo : 2h53’30 soit du 27,67 km/h
80 km avec 4 bosses.

Je pars assez vite puisque le compteur affiche 34 / 35 km/h. Je bois un peu et me retrouve assez rapidement face à la première difficulté que je passe sans trop de problème ainsi que la descente qui suit. On enchaine ensuite avec une partie roulante sur un bitume qui accroche. Je m’accroche justement pour garder une bonne allure. 2ème bosse. Idem, ça passe mais je commence à avoir mal aux pattes. Après une longue descente de 7 km, j’ai fait 60 km. Il m’en reste donc 20 à parcourir. Je suis cuit mais je me rassure en me disant que j’ai 2 petites bosses à passer et c’est bon. Quelle erreur ! La 3ème bosse, c’est justement celle qu’on montait avant sur le sprint. Je la connais. Je sais à quel point elle fait mal, à quel point ses virages sont des instruments de tortures pour les jambes. Le compteur chute littéralement à un seul chiffre. Je suis à l’agonie. Dans la descente suivante je décide de ne plus tourner les jambes et d’essayer de récupérer. Je regarde au passage si je ne vois pas Laurent car oui la fin de parcours consiste à descendre dans la vallée de Marsannay puis à faire demi-tour et à remonter. Le paysage est beau et les organisateurs ont eu une super bonne idée de nous faire passer par là mais dieu que c’est dur. Cependant, je n’ai pas vu Laurent. Alors je regarde pendant mon ascension au retour et je le croise finalement au deuxième virage pendant que lui, il descend. Il était donc bien derrière moi. Je regarde maintenant si je ne vois pas Greg. Mais non.
Je finis le vélo en essayant de récupérer le plus possible.


T2 : 1’31
RAS.


La càp : 1h45’56 soit du 11,3 km/h
2,5 boucles à faire.

Je pars à la sensation, avec un peu d’appréhension mais confiant. Pendant l’entrainement avec Greg, j’avais pu me rassurer sur ma capacité à courir plus d’1h après une longue sortie vélo. Je pars donc plein d’illusions. La réalité va pourtant très vite me rattraper et ce ne sont pas les 13 km/h de moyenne que je ferais les 2-3 premiers km qui arriveront à la semer. En effet, je prends vite conscience que les 20 kms vont être plus long et plus dur qu’escompter au départ. A la faveur du premier demi-tour, je regarde mon Garmin et commence à calculer la distance qui me sépare de Laurent, que je sais n’être pas très loin derrière. Environ 1,5 km nous sépare. C’est beaucoup mais vu mon état, je suis plus qu’inquiet. Je cours désormais à moins de 12 km/h. A chaque demi-tour, la sanction tombe : l’écart se réduit comme peau de chagrin. A mi-parcours, j’estime qu’il ne reste plus que 500 m entre nous 2. Et le problème, c’est que je suis mort. Et Laurent me voit. Et il a l’air en pleine forme. Je décide alors d’accélérer. J’étais passé en-dessous des 11 km/h. Je fais l’effort pour repasser au-dessus (même 11,7 – 11,8 km/h), pour contenir son retour et peut-être lui donner un coup au moral. Mais le gaillard est solide et à l’avant dernier demi-tour, je vois qu’il est encore là et toujours en forme. Moi, là ça y est, je suis à bout, et je paye cache ma stratégie. Il fait super chaud. Je m’arrête désormais à chaque ravito. Je pense que Laurent va me dépasser mais non. Puis, alors qu’il reste à peine 4 km et que je m’arrête une nouvelle fois à un ravito, Laurent me double. Je suis impressionné par son état de fraicheur. Je me dis que c’est perdu. Alors je finis comme je peux. En marchant un peu. Je franchis la ligne d’arrivée soulagé. Soulagé d’en avoir terminé. J’ai la tête qui tourne et j’ai envie de vomir. Je mettrais presqu’une demi-heure à m’en remettre.

Entre-temps j’aurais croisé aussi Greg, qui m’encouragera la 1ère fois. Toutefois j’ai bien vu que son état se détériorait lui aussi au fil des kms. Je le retrouverais au ravito d’après course après être allé m’allonger un peu à l’écart.

Bilan :

5h32'15 373è/587
Bonne natation.
Le reste galère.
Mais surtout ravi d’avoir fait une course avec Greg et Laurent.

Une petite pensée aussi pour Francky qui a fait le sprint le samedi. J’ai été impressionné par ses résultats, bien meilleurs qu’à Versailles me semble-t-il.